Walter Willener, ingénieur agronome EPFZ, a été directeur d’AGORA (Association des groupements et organisations romands de l’agriculture) de 2000 à 2015. De ce fait, il a aussi exercé la fonction de président de l’AMTRA, qui édite Vignes & Vergers. À l’heure où la revue prend un nouveau tournant, nous l’avons rencontré au milieu du vignoble neuchâtelois pour échanger sur l’évolution de la revue.

PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS MESSIEUX

Walter Willener, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’AMTRA ?

L’AMTRA – Association pour la mise en valeur des travaux de la recherche agronomique – a été fondée en octobre 1980 par Agroscope-Changins, la FSASR (qui est devenue Agora) et l’USAR (Union des syndicats de l’agriculture romande, qui a donné Fenaco).

Elle est devenue le nouvel éditeur de deux revues, la Revue suisse de viticulture, arboriculture, horticulture et la Revue suisse d’agriculture qui avaient succédé dès 1969 à la Revue romande d’agriculture, de viticulture et d’arboriculture (fondée en 1945), toutes éditées par l’USAR. De 1988 à 1993, elle a édité Landwirtschaft Schweiz, version germanophone de la Revue suisse d’agriculture, avant de passer le relais à l’OFAG, qui en a fait Agrarforschung. En 2010, pendant ma présidence, nous avons arrêté la Revue suisse d’agriculture qui a alors fusionné avec Agrarforschung et est passée sous la bannière de la Confédération. [NDLR : elle l’édite de nos jours sous une forme en ligne bilingue Recherche agronomique suisse/Agrarforschung Schweiz, https://www.agrarforschungschweiz.ch/ fr/en collaboration avec Agroscope, AGRIDEA, le FiBL et la HAFL.] Après mon départ, l’AMTRA a été en 2017 clairement détachée d’Agroscope et a intégré la Maison du Paysan à Lausanne, avec comme rédactrice en chef Judith Auer, puis dès 2019, Edmée Rembault qui a préparé la transformation de la Revue suisse de viticulture, arboriculture, horticulture en Vignes et Vergers, mensuel, dès 2021. [NDLR: La relative coupure d’avec Agroscope a également lentement diminué les moyens octroyés à l’AMTRA pour la publication de la Revue et des autres publications.]

Pourquoi cet arrêt de la Revue suisse d’agriculture ?

La Revue suisse d’agriculture a toujours eu plus de difficultés à ramener de la publicité que la Revue suisse de viticulture, arboriculture, horticulture. Elle avait aussi moins d’abonnés. Cela peut sembler curieux puisque le domaine est potentiellement plus vaste. Nous perdions clairement de l’argent avec elle alors...