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Edito

Guy Parmelin, Conseiller fédéral Chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche DEFR
Depuis 80 ans, un pont entre laboratoires et cultures
«Vignes et Vergers» célèbre cette année son 80e anniversaire. C’est une étape importante pour un magazine, et je peux imaginer qu’elle l’est tout autant si ce n’est plus pour les arboriculteurs et les viticulteurs qui constituent son premier lectorat.
Quelques changements accompagnent cette nouvelle édition, notamment une fréquence de parution réduite de moitié. Mais l’essentiel n’est pas là. Il tient en premier lieu au contenu et aux objectifs visés par cette publication. J’ai été et suis encore bien placé pour mesurer à quel point l’agriculture doit rester à l’écoute de son temps : changements climatiques, gestion des ressources naturelles, développements rendus possibles par l’innovation, attentes sociales ou évolution constante de la législation. L’arboriculture et la viticulture sont directement concernées par ces phénomènes. Le mérite de «Vignes et Vergers» est aussi de s’en faire l’écho.
Prenons le cas des produits phytosanitaires. Le rapport intermédiaire sur la mise en œuvre du plan d’action sur ces produits, adopté en mai 2024 par le Conseil fédéral, mentionne des progrès réjouissants en matière de réduction des risques, mais également des problèmes pour assurer la protection des cultures. En effet, à l’exemple de la drosophile du cerisier ou du scarabée japonais, l’agriculture doit régulièrement faire face à l’apparition de nouveaux organismes nuisibles pour les cultures, ce qui nécessite la mise au point de nouvelles méthodes de protection. En outre, le retrait de nombreuses substances actives en Suisse et dans l’Union européenne, en raison du fait que les conditions d’approbation ne sont plus remplies, réduit sensiblement les possibilités de protéger les cultures.
Des mesures à court, moyen et long terme sont prévues. Dans l’immédiat, en cas d’urgence, le service habilité utilise la possibilité d’accorder des homologations pour une durée limitée. En 2024, elles ont été accordées pour 101 indications différentes ! Par ailleurs, nous devons mettre à profit toutes les possibilités offertes par la législation actuelle sur les produits phytosanitaires, notamment l’évaluation priorisée des demandes d’autorisation de produits qui pourraient venir combler ces lacunes.
Parmi les mesures à moyen terme figure la révision de l’ordonnance sur les produits phytosanitaires (OPPh) devant permettre d’améliorer l’efficacité du processus d’autorisation en utilisant, entre autres, les résultats des évaluations déjà réalisées dans l’Union européenne.
Enfin, à plus long terme, la stratégie de protection durable des cultures vise à parfaire les perspectives en matière de protection phytosanitaire. Elle est en cours d’élaboration par l’OFAG, en coordination avec la branche. Une collaboration avec les acteurs concernés sera nécessaire pour mettre en pratique les mesures développées telles que : l’augmentation de la part de marché des variétés robustes, l’utilisation de nouveaux modèles prévisionnels ou encore l’adoption de technologies d’application modernes.
Nous le voyons : les métiers de la terre sont exposés à un niveau de technicité de plus en plus élevé et à une complexification croissante des bases légales applicables, non seulement en Suisse, mais encore chez nos voisins européens. «Vignes et Vergers» joue un rôle très important à cet égard en demeurant un relais d’information capital et à jour entre la recherche et les acteurs de la branche.
Une branche que j’espère solide et porteuse de fruits vigoureux ! Merci à «Vignes et Vergers»
d’y contribuer, et plein succès à elle dans sa nouvelle configuration éditoriale.