Les résistances au glyphosate chez les espèces de vergerette sont devenues une préoccupation majeure dans les vignobles en Suisse romande. Les vergerettes ont développé des mécanismes de résistance au glyphosate via des mutations génétiques affectant la cible du glyphosate, une enzyme impliquée dans la biosynthèse des acides aminés aromatiques.

AURÉLIE GFELLER, FRED TSCHUY, JUDITH WIRTH, AGROSCOPE, CHANGINS, NYON
AXEL JAQUEROD, PROCONSEIL, OFFICE DE CONSEIL VITICOLE, LAUSANNE
PAULINE RICHOZ PILON, OFFICE DE LA VIGNE ET DU VIN, SCA, SION

De plus, certaines espèces de vergerette présentent des stratégies de résistance non spécifiques telles que la réduction de l’absorption, l’augmentation de la détoxification ou l’excrétion du glyphosate. Pour faire face à ce problème, des approches de gestion des mauvaises herbes adaptées sont nécessaires, impliquant une rotation des modes d’action des herbicides et des pratiques viticoles visant à réduire la dépendance aux herbicides, telles que le désherbage mécanique et/ou l’enherbement. La présence de vergerette peut réduire la biodiversité, compromettre la santé des vignes en raison de leur forte compétition pour les ressources et pourrait servir de réservoir pour différentes maladies comme la maladie du bois noir (Marzachì etal., 2015). La surveillance régulière des populations résistantes, la détection précoce des cas de résistance et l’adaptation des stratégies de gestion sont des éléments essentiels pour limiter la propagation d’espèces de vergerettes résistantes au glyphosate.

MÉTHODOLOGIE

En 2023, dans un vignoble à Chardonne (Vaud) présentant une problématique de population de vergerette de Sumatra (Conyza sumatrensis) envahissante et résistante au glyphosate, une étude a été menée. La vigne était enherbée dans l’interrang et aucun herbicide...