Scène de lutte contre le gel dans le verger valaisan en 1958. © IFELV
En 1945 paraissait le premier numéro de la Revue romande d’agriculture, de viticulture et d’arboriculture, aïeule de l’actuelle Vignes et Vergers. L’occasion de jeter un œil dans le rétro et de revenir sur des évolutions majeures qui ont jalonné les huitante dernières années. Après la viticulture, dans notre premier numéro de l’année, voici le second volet consacré à l’arboriculture fruitière.
RÉANE AHMAD
L’année 2025 résonne de façon particulière pour Vignes et Vergers, puisqu’elle marque le huitantième anniversaire de la Revue romande d’agriculture, de viticulture et d’arboriculture parue pour la première fois en 1945. Ces huit dernières décennies, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, ne furent pas de tout repos pour les spécialistes de la branche arboricole fruitière. Il y a huitante ans, presque chaque ferme romande possédait son propre verger haute-tige traditionnel. Aujourd’hui, la branche arboricole suisse est tributaire de coûts de main-d’œuvre élevés et doit répondre à des exigences de plus en plus pointues pour délivrer des fruits sans défaut.
UN MAILLON ESSENTIEL DE L’ÉCONOMIE DE GUERRE
Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’économie de guerre domine l’agriculture suisse. La production de fruits joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement alimentaire : la Régie fédérale des alcools gère les stocks et transforme les pommes en alcool ou en sirops.
Les jus de pommes et fruits concentrés se substituent au sucre, très peu disponible. La naissance des premiers entrepôts frigorifiques annonce une révolution : la prolongation de la conservation des fruits et la réduction des pertes post-récolte. A la pointe de la technologie de l’époque, les entrepôts frigorifiques de Charrat (VS) sont inaugurés en 1944 ; leurs six étages peuvent stocker jusqu’à 1600 tonnes de fruits. Après la guerre, l’économie connaît une reprise rapide, avec un fort essor pour...